La Ve République

1. Le retour de la République

Le 6 juin 1944, les armées américaine, britannique, canadienne débarquent en Normandie. Le 15 août 1944, un autre débarquement a lieu en Provence. Ces vastes opérations militaires permettent la libération du territoire français, en moins de six mois. Le 25 août 1944, Paris est libérée, grâce aux résistants et aux soldats alliés.

Cette victoire sur l’Allemagne nazie entraîne l’effondrement du régime de Vichy. La République est refondée selon le programme fixé par le Conseil national de la Résistance (CNR) en mars 1944. La démocratie et les libertés sont restaurées, les symboles républicains, comme la devise « Liberté, égalité, fraternité », sont rétablis. Des réformes inspirées par le programme du CNR, sont adoptées pour assurer la protection sociale des travailleurs et des familles (Sécurité sociale en 1945) mais aussi pour rendre à la nation les ressources et les moyens de production (nationalisations de 1944 à 1946). En 1946 est adoptée une Constitution qui fonde une République démocratique et sociale.

2. La crise du 13 mai 1958

Le 13 mai 1958 à Alger, une manifestation est organisée pour s’opposer à la formation à Paris d’un nouveau gouvernement présidé par Pierre Pflimlin. Elle tourne à l’insurrection et à la mise en place d’un Comité de salut public. En raison de son instabilité, la IVe République est incapable de résoudre le problème algérien. Dès le 15 mai, de Gaulle saisit l’occasion et apparaît comme le seul recours face à la menace d’une guerre civile. À la fin mai, le président de la République, René Coty, le désigne pour former le gouvernement.

De retour au pouvoir, de Gaulle demande la confiance des députés et réussit à se faire voter les pleins pouvoirs pour solutionner le problème algérien mais aussi pour préparer une nouvelle constitution que le peuple devra ratifier par référendum. C’est la mort de la IVe République et le triomphe des idées politiques de de Gaulle, notamment la volonté de fonder un pouvoir exécutif fort. Pour de Gaulle, la Constitution de la Ve République doit marquer la fin de la prépondérance du pouvoir de l’Assemblée sur le gouvernement.

3. La présidence du général de Gaulle

L’adoption de la Constitution de 1958 est l’occasion pour de Gaulle de mettre en avant un pouvoir exécutif fort. Le président de la République devient l’acteur majeur de la vie politique française avec des pouvoirs renforcés comme le droit de dissolution de l’Assemblée nationale et le recours au référendum. La modification constitutionnelle d’octobre 1962 ne fait qu’accentuer le rôle du président de la République, désormais élu au suffrage universel direct, en lui donnant une autorité morale incontestable.
Pour affirmer le rôle de la France et sa politique de « grandeur nationale », de Gaulle parcourt le monde : il porte et défend la voix de la France aux quatre coins de la planète, lors de voyages triomphaux (Mexique, Cambodge, Canada…) marqués de petites phrases restées célèbres. Rejoignant le club des puissances nucléaires en 1960, la France peut désormais, grâce à cette arme de dissuasion, parler haut et fort. Affirmant sa politique d’indépendance à l’égard des États-Unis, de Gaulle se retire du commandement intégré de l’OTAN en 1966.

4. La Ve République depuis 1969

La Ve République a survécu au départ de son fondateur, le général de Gaulle, en 1969. Elle s’adapte aussi aux changements politiques. En 1981, le socialiste François Mitterrand est élu président de la République. C’est la première fois qu’une personne de gauche accède à cette fonction depuis le début de la Ve République. La nature du régime n’est pas remise en question. François Mitterrand mène une série de réformes politiques, économiques et sociales, notamment l’abolition de la peine de mort, l’impôt sur les grandes fortunes, la semaine de travail de 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, la retraite à 60 ans et les nationalisations dans l’industrie et les banques. Une autre alternance se déroule en 1995, lorsqu’un homme de droite, Jacques Chirac, est élu président de la République.

Les cohabitations ont des conséquences plus importantes. Elles désignent des périodes où le Président de la République et le Premier ministre ont des tendances politiques opposées. C’est le cas en 1986, lorsque les élections législatives donnent une majorité de droite à l’Assemblée nationale. Comme l’impose la Constitution, le Président François Mitterrand doit nommer un Premier ministre issu de cette majorité (Jacques Chirac). Celui-ci mène une politique de droite et remet en question certaines des réformes adoptées en 1981. Deux autres périodes de cohabitations ont lieu entre 1993 et 1995 et entre 1997 et 2002. Elles sont critiquées, car elles sont caractérisées par la division entre le Président et son Premier ministre.

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